Déni de grossesse : « J’ai eu des dépressions, mon mari m’a répudiée … mon père m’a déshéritée »

Être enceinte jusqu’à terme sans le savoir, Khadija l’a vécu. Cette femme a mis au monde un enfant dont elle ignorait même la grossesse. Tout a commencé par des douleurs abdominales accompagnées de saignements qui lui ont semblé tout sauf une grossesse. Ce qu’elle ne sait pas, c’est qu'elle est en train de donner naissance à un bébé. Ayant été mise au courant d’une telle situation, elle a sombré avant de se mettre dans un état de choc extrême. « Pendant deux semaines j’ai refusé cet enfant. Je le fuyais comme pas possible (…) mon entourage n’arrivait pas à y croire pas. On m'a pris pour une menteuse.

J’ai vécu toutes sortes d’humiliations allant même jusqu’à être répudiée par mon mari et déshéritée par mon père ». Une histoire loin d’un conte de fée. Le déni de grossesse est une défense psychique se traduisant par un comportement de négation de la grossesse. Un phénomène bizarre trop peu connu de la société sénégalaise. Lors de cette période de gestation, la femme qui subit un déni ne présente aucun symptôme de grossesse. Cependant, le déni de grossesse peut être partiel ou total. Dans le premier cas, il est découvert après le premier trimestre de grossesse. Dans le second, la grossesse n’est découverte qu’au moment de l’accouchement, lors d’une consultation aux urgences pour de fortes douleurs abdominales ou lors de l’accouchement inopiné de la maman à son domicile. 

Les scientifiques qui, toujours, peinent à déterminer les causes de ce phénomène l'ont classé comme un « trouble psychiatrique »'. À ce jour, aucun pourcentage concernant le déni de grossesse n’a été communiqué au Sénégal.